Aller au contenu

Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Je reçus, quelques jours après, plusieurs lettres d’amis qui me parlaient du désespoir qu’avait eu Thi-Nam de me perdre. Aucune, du reste, ne me blâmait. On m’apprenait qu’elle avait quitté Cao-Bang et qu’elle était revenue à Hanoï.

Le remords s’était emparé de moi. Avant que mon congé ne soit achevé, je m’embarquai à Marseille en me jurant de la retrouver. Mais les événements de la vie sont comme un fleuve qui s’écoule et qui ne remonte jamais vers sa source. Je sus en arrivant là-bas que, lorsque Thi-Nam avait appris ma résolution de la quitter, son premier soin avait été de rétablir l’autel des ancêtres qu’elle avait cessé depuis longtemps d’honorer. Elle y avait apporté à nouveau les bananes et le bol de riz. Elle était demeurée des jour-