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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/47

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C’est une belle soirée pour Aline quand Miély, l’ancien administrateur colonial, l’invite dans sa fumerie. Le domestique qu’il a ramené d’Indo-Chine vient la prévenir le matin, et elle ne manque jamais à ce rendez-vous, car elle retrouve des conversations qu’elle aime et cette douceur physique et morale que donne l’opium,

Miély parle peu, mais il se plaît, certains soirs, à entendre parler les autres. Il ne sort jamais de son appartement, et sa vie ne commence guère qu’à la tombée de la nuit. Il dit, du reste, que la lumière du soleil exerce une action pernicieuse sur l’esprit et que le sage doit éviter, avant toute chose, les rayons de cet astre trop clair.

Il a de grands yeux bleus, un visage glabre et un