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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/56

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LA TENDRE CAMARADE

tabac imprégnait toutes choses. On entendait le rire de Lulu, une discussion autour d’une partie de cartes, le bruit des verres et des bouteilles.

L’air opaque donnait à Aline une lourdeur à la tête, qui devenait une lassitude, un découragement, où le dégoût de sa vie se mêlait au désir de s’y abandonner entièrement. Une seconde encore et elle allait répondre par un regard engageant à l’invitation muette de l’homme affreux.

Alors, la porte en s’ouvrant laissa pénétrer un courant d’air qui la fit frissonner, et le bonheur, sans prévenir, entra dans le bar et vint s’asseoir à côté d’elle.