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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/61

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« Tout va bien jusqu’au moment où le jour baisse. On a des occupations. On déjeune. Il y a les cigarettes. Il y a les livres. Mais quand la nuit va venir et que l’on sort par les rues, avec le claquement des devantures qui se ferment, l’envol des petites ouvrières hors des ateliers, il y a une débâcle de résolutions.

« Dîner seul est impossible, dîner avec des amis paraît odieux, dîner avec des gens graves ou des parents semble monstrueux. On a besoin à tout prix d’une sympathie féminine. Mais à sept heures du soir toutes les sympathies sont organisées, et le solitaire ne peut avoir d’espérance que dans l’imprévu.

« Croyez-vous à l’imprévu, mademoiselle ? C’est une puissance bien capricieuse et qui se manifeste