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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/62

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LA TENDRE CAMARADE

bien rarement. Tout à l’heure j’ai fait signe à un cocher et je lui ai donné l’adresse d’un de mes amis. A-t-il mal entendu ou était-il, sous sa houppelande et sous son cache-nez, le conducteur modeste d’une belle heure qui allait venir ? Il m’a déposé devant la porte de ce bar. J’ai renoncé à ma visite et je suis entré ici, voyant là une petite indication de la destinée. Je vous ai vue et j’ai eu la sensation que vous m’attendiez et que j’étais en retard à un rendez-vous qui m’avait été fixé par ces paroles subtiles que n’articule aucune voix et que pourtant l’instinct perçoit. »

La main d’Aline eut un mouvement comme pour se retirer, mais Jean Noël la retint et la pressa légèrement dans la sienne.