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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/92

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LA TENDRE CAMARADE

son visage s’éclaira de sympathie quand le train se mit en marche. Ce fut un grand réconfort pour moi et je pensai que le monde n’était pas absolument mauvais.

Les marchands de chevaux étaient montés dans mon wagon. Ils ne me perdaient pas des yeux. Ils étaient gros et ils soufflaient. Il me tardait d’être arrivée pour ne plus entendre ce halètement. J’ignorais alors que j’étais condamnée, pour toute ma vie, à avoir après moi, dans les trains, dans les rues, dans les hôtels, des hommes soufflant de désir, comme des chiens.