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Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/31

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sur la mer, — les corneilles s’occupent de moi. À ce moment même, l’une d’elles envahit ma chambre, et deux autres, perchées sur l’appui de la croisée, l’assistent de leurs hochements de tête. La théière de métal blanc appelle sa convoitise. D’un coup de bec l’oiseau attaque le vase brillant, le renverse, puis il s’échappe à grands coups d’aile, croassant à gorge déployée. Et ses compagnons, sans quitter la place, semblent approuver l’entreprise.

Je reconnais, à ces signes, que je suis sur une terre indienne, et je me réjouis à penser que sur le continent, depuis le zébu qui va quêter de porte en porte la poignée de riz que ne lui refuse jamais la brahmine, jusqu’au singe entelle qui maraude librement au marché, je vivrai dans une promiscuité familière avec les bêtes de la terre. Déjà, voici un petit gecko qui trotte sur ma table. On dirait un lézard jaunâtre, très plat ; sa tête est en façon de cœur, ses yeux glauques ont leur pupille fendue, et la peau de sa gorge est si fine qu’on voit dessous palpiter son cœur rose. Attiré par les mouvements de ma plume, l’aimable reptile se hâte dans l’espoir d’un insecte possible. À une poutre du plafond, je reconnais un pélopée