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CAPITULATION DE MADRAS

Europe, pourvu qu’ils ne portassent pas les armes contre la France, avant d’avoir été échangés.

Les articles de la capitulation ayant été signés, il fut arrêté que ceux qui concernaient la remise de la place seraient discutés à l’amiable entre M. de La Bourdonnais et le Gouverneur ou ses députés, ceux-ci s’engageant pour leur part à livrer fidèlement aux Français les marchandises reçues ou à recevoir, les livres de compte, les arsenaux, les vaisseaux, les munitions de guerre, les vivres et toutes les propriétés appartenant à la Compagnie, sans aucune réserve ; de plus, toutes les matières d’or et d’argent, les denrées et toutes autres valeurs, renfermées dans la ville et le fort, n’importe à qui elles appartinssent et sans aucune exception. La garnison serait, comme prisonnière de guerre, conduite au fort Saint-David.

Si la ville de Madras venait à être rachetée moyennant rançon, il serait permis à la garnison d’y revenir, mais en ce cas, un nombre égal de prisonniers français (faits ailleurs) seraient rendus en échange de la garnison.

Les marins devaient être envoyés à Cuddalore et y être échangés, ainsi que ceux qui étaient à Pondichéry ; le surplus devait retourner en Angleterre sur leurs propres navires. Mais ils ne devaient pas non plus porter les armes contre la France avant d’avoir été régulièrement échangés, soit dans l’Inde, soit en Europe.

Le jour même où cette capitulation fut signée, La Bourdonnais écrivit à la hâte quelques lignes à Dupleix. Sa première lettre, datée du 21 septembre, à deux heures après midi, annonce simplement qu’il vient d’entrer dans la ville à la tête de cinq cents hommes et que le drapeau blanc flotte sur les remparts. La seconde, datée de huit heures du soir, est plus impqrtante, car elle montre comment La Bourdonnais apprécie les conditions qu’il a accordées. Dans celle-ci, il dit : « La précipitation avec laquelle je vous ai fait part de la prise de Madraz ne m’a permis d’entrer dans aucun détail. J’étais trop occupé à relever les postes de cette place. MM. les Anglais se sont rendus à moi avec plus de précipitation encore que je ne vous l’ai écrit. Je les ai à ma discrétion, et la