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LA BOURDONNAIS ET DUPLEIX

le 25 il envoya une réponse formelle à une lettre reçue du Conseil supérieur de Pondichéry, qui le remerciait au nom de la nation, des peines, des soucis, des travaux, des fatigues qu’il avait eues à éprouver et à surmonter. Cette réponse contenait une expression remarquable. « J’ai reçu la gracieuse lettre que vous m’avez fait riionneur de m’écrire au sujet de la prise de Madraz ; après les remercîments qu’à cette occasion vous devez adresser au Dieu des armées, c’est M. Dupleix qui a droit à votre reconnaissance. Son activité, ses soins attentifs à m’approvisionner de tout ce dont j’avais besoin pour le siège, ont été les principales causes du succès. »

Nous nous sommes appesanti en détail sur la marche suivie par La Bourdonnais après la prise de Madras, aiin qu’il ne put subsister aucun doute sur les événements de cette époque qui a été tant controversée. Nous pensons qu’il est désormais prouvé : 1o Que en qualité de commandant de l’expédition, La Bourdonnais n’avait aucun pouvoir pour conclure un traité définitif avec les Anglais, sans le consentement du Gouverneur général de l’Inde française ; 2o que, jusqu’au 25 septembre, cinquième jour après la capitulation, aucun traité semblable n’avait été sérieusement discuté, quoiqu’il y eût eu un entretien à l’égard d’une rançon ; et 3o que, jusqu’à cette date, les sentiments de La Bourdonnais, entretenus par le succès, avaient été des plus amicaux à l’égard des autorités de Pondichéry. Il était même sorti de sa réserve ordinaire, comme nous l’avons vu dans sa lettre au Conseil supérieur, pour rendre justice à Dupleix.

Nous avons maintenant à nous occuper de l’acte qui, émané de Dupleix et du Conseil supérieur, changea ces rapports bienveillants en une amère hostilité, aussi ruineuse pour celui qui en était l’objet que pour la cause qu’il défendait. Mais avant cela, nous devons examiner minutieusement les motifs pour lesquels Dupleix, que sa position rendait responsable, fut poussé à adopter le plan qu’il suivit.


    qui montre clairement que le 21 il n’avait été pris aucun engagement de rendre la ville contre rançon.