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LA BOURDONNAIS ET DUPLEIX

Les principales de ces conditions étaient : que le traité annexé à sa dépêche, serait ponctuellement observé ; que le Gouverneur serait choisi parmi ses officiers et non à Pondichéry ; que Madras serait évacué le Ier janvier 1747. Le traité contenait des articles très-favorables aux Anglais, surtout si l’on se rappelle que, lors de sa reddition, Madras était, par la faiblesse de sa garnison, incapable de se défendre plus longtemps. Le second article portait que la moitié des munitions serait rendue aux Anglais ; le quatrième que ce qui resterait des vivres (dont la quantité était considérable) après le ravitaillement de l’escadre française, serait aussi rendu. Les autres articles avaient trait à la rançon ou à des points déjà indiqués.

Le lendemain 12, il expédia une autre lettre portant que M. D’Esprémesnil lui ayant assuré que Dupleix accepterait les conditions, il était maintenant impatient de partir. Il joignait à sa lettre cinq articles dont les deux principaux garantissaient que Madras serait évacué au plus tard à la fin de janvier ; qu’avant cette époque, il ne serait attaqué par aucune des deux nations, et qu’aussi longtemps qu’il serait en la possession des Français, la route serait ouverte aux vaisseaux de l’une comme de l’autre. Le Conseil supérieur répondit à ces lettres, le 13 et le 14. Quant aux conditions sur lesquelles La Bourdonnais insistait, on consentait à remplir les engagements qu’il avait pris avec les Anglais pourvu qu’ils tinssent les leurs ; mais on requérait que La Bourdonnais laissât, en partant, cent cinquante hommes de ses troupes, comme il l’avait promis à Paradis ; D’Esprémesnil serait commandant avec un Conseil de quatre membres (dont deux à la nomination de La Bourdonnais) sous l’autorité de Pondichéry, et la place ne serait pas évacuée avant qu’on n’eût procédé à un partage équitable du butin. Dans sa lettre du 14[1], le Conseil refusait positivement de consentir à l’évacuation pour l’époque proposée et donnait des raisons qui montraient combien il serait dangereux pour les intérêts français d’accéder aux autres conditions proposées[2].

  1. En réponse à celle de La Bourdonnais, du 12.
  2. Nous extrayons les passages les plus saillants de cette lettre du Conseil supérieur datée de Pondichéry le 10 octobre. « Monsieur, M. Dupleix nous a communiqué votre