Des cinq grandes puissances maritimes de l’Europe au seizième et au dix-septième siècle, la France fut la quatrième à établir des relations commerciales avec l’Inde ; quant à l’Espagne, elle ne fit aucune tentative de ce genre. Le Portugal, la Hollande et l’Angleterre avaient déjà recueilli des profits considérables de leurs entreprises avant que l’attention du peuple français eût été suffisamment attirée vers ce but. Néanmoins, quoique le dernier à tenter l’aventure, et ne le faisant que lorsque ses trois devancières avaient déjà poussé dans le sol de profondes et solides racines, son génie se manifesta bientôt de manière à le mettre rapidement à la hauteur de ses rivaux les mieux placés. L’infatigable activité avec laquelle la France du dix-septième et du dix-huitième siècle avait fomenté des troubles en Europe, trouva bientôt dans l’Inde un vaste champ d’action, et l’ambition qui avait poussé le plus fameux de ses monarques à rêver la domination universelle en Occident, ne tarda pas à lui suggérer des plans pour la fondation d’un empire en Orient. Ce fut un homme d’État français, qui le premier osa songer
