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FÊTES EN L’HONNEUR DES NABABS

Dupleix la souveraineté de quatre-vingt-onze villages ou Aldées avoisinant Pondichéry. Mozuffer-Jung passa huit jours dans cette ville pendant lesquels son armée demeura campée dans un rayon de vingt milles[1].

Au milieu des fêtes qui suivirent l’arrivée des deux nababs, Dupleix ne perdit pas un instant de vue les motifs qui leur avaient fait prendre les armes. Nous avons déjà dit que, si Mozuffer-Jung occupait le rang le plus élevé, Chunda-Saliib lui était bien supérieur sous le rapport intellectuel, de sorte que, quand le vice-roi retourna à son camp, Dupleix retint le nabab pour régler avec lui les comptes et s’entendre sur l’avenir. La possession du Carnate semblait bien avoir été décidée par la victoire ; le vieux nabab était mort, l’un de ses fils prisonniers, l’autre en fuite ; toutefois Chunda-Sahib ne pouvait se regarder comme parfaitement en sûreté tant qu’il lui restait un compétiteur. Il est hors de doute que, par sa naissance, et en vertu de la nomination impériale, il avait plus de droits à cette dignité que tout autre membre de la famille d’Anwaroudin. D’abord, il était le représentant de la famile de Dost-Ali, ensuite il avait été nommé par Mozuffer-Jung, dont le titre de vice-roi avait été confirmé par un firman de la cour de Delhi ; mais au milieu du désordre qui régnait dans l’empire du Mogol, aucun droit ne pouvait être considéré comme assuré, s’il n’était basé sur une possession incontestée, et quelle possession pouvait avoir ce caractère lorsqu’un prétendant se tenait prêt à saisir la première occasion favorable d’affirmer ses droits. Dupleix qui sentait bien ce danger, s’efforçait de persuader à Chunda-Sahib qu’il était absolument nécessaire de s’assurer de la soumission de Mahomed-Ali avant de s’abandonner aux soins plus paisibles du gouvernement. Il insistait sur la nécessité d’agir sans délai, Mahomed-Ali s’étant réfugié dans Trichinopoly, dont les fortifications avaient été fort augmentées depuis l’époque où Chunda-Sahib avait été forcé de se rendre à Raghogi-Bhonsla. Il ajoutait que Nazir-Jung, le prétendant à la vice-royauté

  1. Extrait de la lettre de M. Dupleix à la Compagnie, le 28 juillet 1749 ; copie d’un extrait du registre des délibérations du Conseil supérieur de Pondichéry, 13 juillet 1749. Mémoires pour Dupleix, Orme, Cambridge et autres. Tels sont les ouvrages qui, avec la correspondance et les documents officiels nous ont fourni tous les renseignements sur lesquels nous nous sommes appuyé pour écrire ce chapitre.