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DUPLEIX PORTE DES COUPS RÉITÉRÉS À NAZIR-JUNG

sa confidence, les préparatifs nécessaires pour embarquer dans la nuit deux cents Européens et trois cents soldats indigènes avec une batterie d’artillerie, puis il donna l’ordre au commandant de faire voile directement pour Mazulipatam et d’en reprendre possession. Les navires arrivèrent à ce port le troisième jour au soir. Les troupes débarquèrent, surprirent la ville, et s’en emparèrent sans la moindre opposition et sans qu’une seule goutte de sang eût été versée. Les couleurs françaises flottèrent de nouveau sur la ville, et l’on prit les mesures nécessaires à sa conservation.

Mais c’était dans le voisinage même de Pondichéry que Dupleix voulait agir le plus efficacement. Peu de temps après que Nazir-Jung fut reparti pour Arcate et les Anglais pour le fort Saint-David, il ordonna à d’Auteuil de traverser avec cinq cents hommes le Pounar pour s’emparer de la pagode fortifiée de Tiruvadi, à treize milles seulement de Cuddalore, et presque en vue de Mahomed-Ali. Son but était de se procurer sur le Pounar un point d’appui qui lui assurerait la haute main sur les pays environnants et sur leurs productions. L’expédition réussit parfaitement : d’Auteuil, après avoir pris la ville sans rencontrer de résistance et y avoir placé une garnison de vingt Européens, vingt Topasses et cinquante Cipayes, s’occupa de poursuivre le cours de ses conquêtes. Mais Nazir-Jung, effrayé par la prise de Tiruvadi, céda enfin aux sollicitations de Mahomed-Ali, et lui accorda un secours de vingt mille hommes. Les Anglais, voyant dans la possession de ce lieu par les Français une menace continuelle, envoyèrent aussi à Mahomed-Ali quatre cents Européens et cinq cents Cipayes, commandés par le capitaine Cope. Cette armée combinée se porta le 30 juillet dans le voisinage des forces françaises, qu’elle trouva campées sur le Pounar, à environ sept milles de Cuddalore.

Malgré la grande supériorité numérique de l’ennemi, d’Auteuil résolut de maintenir sa position. Non-seulement la nature l’avait fortifiée, mais la main de l’homme y avait encore ajouté. Hasarder une attaque contre des Français défendus par des retranchements, n’était pas une entreprise qui convînt au caractère faible de Mahomed-Ali ; aussi, s’inspirant des conseils du capitaine Cope, il fit une démonstration sur Tiruvadi, dans l’espoir