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ROBERT CLIVE

un champ de bataille, encore moins tenter de secourir la place ; dans tout le Carnate, la petite place de Veradachelum, sur la route de Saint-David à Trichinopoly, restait seule au pouvoir de Mahomed-Ali. La cause des Anglais semblait sans espoir et la chute de Trichinopoly assurée, s’il était strictement bloqué et pressé vigoureusement.

Mais au milieu de ces circonstances désespérées, dans cette lutte critique entre la France et l’Angleterre, parut sur la scène un de ces hommes dont le génie audacieux et la puissante intelligence suppléent à l’insuffisance des armées ; nous avons déjà nommé le lieutenant Robert Clive, qui servait sous les ordres du capitaine Gingen lorsque celui-ci fut chargé d’intercepter la route de Trichinopoly aux Français et à Chunda-Sahib. Cet officier était venu aux Indes en 1744, comme écrivain au service civil de la Compagnie, et se trouvait dans Madras au moment où La Bourdonnais s’en empara. Lorsque, au départ de cet amiral, Dupleix désavoua les termes de la capitulation conclue sans son approbation. Clive se réfugia au fort Saint-David. Là il eut maintes occasions d’étudier la manière de faire la guerre adoptée en Orient, lors des diverses attaques tentées sur le fort Saint-David par Dupleix et ses alliés, ainsi que dans les opérations d’Anwaroudln et de ses deux fils pour s’opposer à leur succès. Quand plus tard l’arrivée de Tamiral Boscawen garantit aux Anglais la prépondérance sur la côte de Coromandel et que le siège de Pondichéry fut résolu, Clive obtint la permission de se joindre à l’armée assiégeante avec le rang d’enseigne. Il s’y distingua par sa valeur ; mais les talents déployés du côté de l’attaque n’étaient pas à la hauteur de ceux qui présidaient à la défense : l’entreprise échoua. Nous retrouvons Clive s’efforçant en vain, avec les capitaines Gingen, Dalton et Killpatrick, dérailler les Anglais, en proie à une terreur panique, devant Volconde, et montrant en cette circonsisince une grande présence d’esprit. Les forces anglaises se retirant le lendemain veri Trichinopoly, Clive retourna au fort Saint-David, et y arriva au moment où débarquait un renfort de quatre cents hommes venant d’Angleterre. Il en accompagna un détachement à Veradachelum, puis un autre à Trichinopoly, afin de porter cette garnison à six cents hommes. Clive