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DUPLEIX AUX PRISES AVEC L’ADVERSITÉ

gen à des mesures offensives parut justifiée par l’échec qu’éprouva un faible détachement contre la petite ville de Kistinwaram, que les Français occupaient à trente milles de Trichinopoly : il avait été repouf se avec perte, et son commandant le capitaine Cope avait été mortellement blessé.

Grâce donc à l’insuffisance de son antagoniste, il semblait vraiment que les mesures de Law, toutes défectueuses qu’elles fussent, allaient réussir Mais il oubliait qu’il n’était pas seul sur la scène, et que le temps qu’il gaspillait était mis à profit par ses adversaires, il oubliait ou feignait d’oublier que son armée et la forteresse de Trichinopoly n’étaient pas utiiques au monde, et que s’il regardait cette capturé comme le sceau définitif de la domination française, d’autres étaient déterminés à faire usage de tous les moyens pour la prévenir. C’est ainsi qu’il sommeillait pendant que les autres agissaient. Lorsqu’un peu d’énergie aurait suffi pour le mettre en possession de cette proie si ardemment convoitée, il se contenta d’agir avec plus de précaution et de prudence qu’on n’en aurait attendu d’un Nicias, et il laissa échapper les chances favorables, s’exposa à la défaite, et, par sa conduite ultérieure donna à ses rivaux l’empire de l’Orient qui, sans lui, aurait été, au moins pour un temps acquis aux Français. Car, tandis que, au mépris de toutes les instances de Dupleix, Law s’endormait dans une fausse sécurité, l’énergie de Clive assurait à l’Angleterre les avantages et les ressources dont la France se voyait dépouillée. Le jeune vainqueur d’Arcate n’eut pas plus tôt vu rarmée de Rajah-Sahib se fondre devant lui, que, renforcé par le capitaine Killpatrick et ayant pris les arrangements nécessaires pour la défense de la ville qu’il avait conquise, il se mit à la poursuile de l’ennemi à la tête de deux cents Européens, sept cents Cipayes, et trois pièces de campagne. Quoique ses alliés mahrattes, s’étant aventurés trop près de Vellore, eussent essuyé une sévère défaite de la part des Français qui étaient avec Rajah-Sahib, et que ceux-ci eussent reçu de Pondichéry un renfort de c^tmpalrioles portant leur nombre à trois cents, Clive n’hésita pas à se porter de leur côté. Après une marche forcée de vingt milles, il les atteignit au moment où ils allaient traverser l’Arni. Avec leur bravoure habituelle les Fran-