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GODEHEU ET DE LEYRIT

de la rôle depuis Mazulipalam jusqu’à Ganjam, il ne négligeait pas le Sud. Il avait espéré venger la chute de Chandernagor par la prise de Trichinopoly, et malgré le désappointement que lui causa l’inexplicable stratégie de d’Auteuil, il cherchait encore à employer utilement les troupes qu’il commandait. Lorsque d*Auteuil rentra à Pondichéry, il fut remplacé par M. Saubinet, homme de beaucoup d’énergie et de capacité, qui reçut de Leyrit l’ordre de concentrer son armée, qui était dispersée à Gingi, à Tiruvadi et à Pondichéry, atin de marcher au secours de Wandewash, menacé par Adlercron.

Quand Saubinet, à la tête de six cents Européens et deux cents Cipayes, arriva devant cette ville, le Ier juin, il la trouva tombée au pouvoir d’Adlercron, qui se préparait à démanteler le fort. L’approche des Français d’un côté, et, de l’autre, les ordres de retour qu’il reçut de la présidence déterminèrent cet officier à abandonner subitement son entreprise et à reprendre la route de Madras. Avant toutefois d’exécuter ces résolutions, il eût la barbarie de mettre, sans aucune nécessité, le feu à la ville, et ruina ainsi d’inofiensifs habitants. Saubinet le suivit immédiatement sur la route de Chingleput, tandis qu’il expédiait deux cents Européens et cinq cents Cipayes pour attaquer Conjeveram, ville fort importante, pourvue d’une pagode très-bien fortifiée, à quarante-six milles seulement de Madras. Ce détachement fut repoussé, et suivit, en se retirant, l’exemple que lui avaient donné les Anglais : il incendia la ville. Le corps principal, après avoir repris Outramatour, se retira à Wandewash et se retrancha à environ un mille en avant de la ville. Il fut poursuivi jusqu’à environ quatre milles par Adlercron, sous les ordres duquel Lawrence avait consenti à servir comme volontaire. Pendant six semaines, les armées à peu près d’égale force, demeurèrent ainsi en face l’une de l’autre : les Anglais désireux de hâter une action décisive avant que les Français eussent reçu leurs renforts, et ceux-ci différant toujours, par la même raison, d’engager le combat. Voyant que leurs efforts étaient impuissants à provoquer la lutte, les Anglais levèrent le camp, le 20 juillet, et se retirèrent, partie sur Conjeveram, et partie sur Chingleput et Carangoly. Saubinet, demeuré maître de