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TRIOMPHE DE CALLIAUD

on entra dans Trichinopoly à temps pour assister au lever du soleil. Un salut apprit au commandant francrais que ses projets avaient échoué.

Nous ne voulons pas nous appesantir sur la mortification de d’Auteuil, mais il avait si mal calculé et concentré ses troupes dans un si petit espace, qu’il aurait été possible pour Calliaud de passer à l’ombre même du Pain-de-Sucre. Un corps de Cipayes, qu’il avait envoyé dans cette direction pour tromper d’Auteuil et lui faire croire que le corps principal s’avançait, passa eflectivement sans avoir été inquiété. D’Auteuil, après cet échec stratégique, ne montra pas plus de sagacité qu’auparavant. Du reste, il est toujours inutile de chercher à analyser les motifs d’un homme qui n’est pas capable de penser. Si d’Auteuil avait été autre, il se serait rappelé que, malgré le renfort amené par Calliaud, les Français étaient encore supérieurs en nombre dans la proportion de quatre contre un ; mais il ne semble pas que cette pensée lui soit venue à l’esprit ; profondément découragé, il traversa le jour même le Cauvéri, et se dirigea le lendemain sur Pondichéry.

Pendant ces événements, le Gouvernement de Madras, n’osant se fier uniquement aux efforts de Calliaud, avait levé tous les hommes valides, et réuni ainsi quatre cent trente Européens et huit cents Cipayes sous le colonel Adlercron. Ce corps avait déjà atteint Outramatour et s’en était emparé, lorsqu’on apprit la délivrance de Tricbinopoly. Comme la garnison française d’Outramatour s’était réfugiée à Wandewash, l’une des plus fortes places du Carnate, à soixante-quatre milles Sud-Ouest de Madras, le colonel Adlercron marcha dans cette direction, avec le projet apparent d’assiéger cette ville.

Pendant ce temps, de Leyrit n’était pas resté inactif sur les autres parties de la côte. Il n’eut pas plus tôt appris la chute de Chandernagor, dont le récit viendra à sa place, qu’il ordonna à Moracin de s’emparer des factoreries anglaises sur le Godavéry, et envoya à de Bussy l’ordre d’attaquer Mazalipatam. Ces deux officiers accomplirent leur mission sans difficulté, et la garnison de Visapatam se rendit à de Bussy le 25 juin. Pendant que, par sa politique habile, de Leyrit s’assurait ainsi la possession ininterrompue