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CHAPITRE XI


CHANDERNAGOR ET LE DÉCAN



Lorsque Dupleix eut quitté Chandernagor en 1741 pour remplir les fonctions de Gouverneur-Général de l’Inde française, cette ville ne conserva pas longtemps l’impulsion qu’elle avait reçue de lui : soit que ses successeurs eussent des pouvoirs plus restreints ou qu’ils fussent trop indolents ; soit que les droits sur les entreprises commerciales fussent si élevés qu’ils équivalaient presque à une prohiltition ; soit que rétablissement fût négligé par la métropole, ou, plus probablement encore, par toutes ces causes réunies, il est certain que son commerce, naguère si florissant, avait déchu, était accablé de dettes et qu’on ne l’entretenait qu’avec perte. En 1756, le chef de l’établissement était M. Renault de Saint-Germain, et dès le commencement de cette même année la factorerie de Kassimbazar fut confiée à l’administration de M. Law. La garnison de Chandernagor était d’environ cent quarante-six Européens et trois cents Cipayes. Celle dont Law pouvait disposer était d’une vingtaine d’Européens et de soixante soldats indigènes.

La calamité qui avait frappé Calcutta en 1756 n’avait nullement atteint Chandernagor. Lorsque la première de ces deux villes fui menacée par Suraj-Oud-Doula, les Anglais, n’espérant pas de secours de leur pays, avaient pressé les Hollandais de Chinsura et les Français de Chandernagor de faire cause commune avec eux contre