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CHAPITRE XII


DERNIÈRE LUTTE



Le nouveau commandant, Thomas Arthur, comte de Lally et baron de Tollendal, sur lequel allaient désormais reposer toutes les espérances de la France pendant qu’elle disputerait à l’Angleterre la suprématie en Orient, Lally, disons-nous, était considéré, lors de sa nomination, comme le plus éminent parmi les jeunes officiers de Louis XV, et celui qui promettait le plus. Fils d’un exilé irlandais, sir Gérard O’Lally, né en 1700, avait été, dès ses plus jeunes années, initié aux affaires de la guerre. Il n’était encore qu’un adolescent, que déjà il servait sous son père à Girone et à Barcelone, et avant d’avoir complété sa dix-neuvième année, il obtint une compagnie dans le régiment de Dillon, qui faisait partie de la brigade irlandaise. Pendant la guerre franco-autrichienne de 1734, il se distingua à Kehl et à Philipsbourg, et quand la paix fut faite, il ne montra pas moins de talents dans la diplomatie. Il fut envoyé en Russie pour y négocier une alliance secrète et s’acquitta de sa mission de manière à gagner les bonnes grâces de la Czarine, quoique la politique timide du cardinal dût rendre vains ses eflorts. Lorsque éclata la guerre de succession, Lally y servit avec distinction, mais ce fut à Fontenoy qu’il gagna ses éperons. C’est à lui qu’on attribue la conception de la charge fameuse qui, prenant par le flanc la colonne anglaise, déjà fort incommodée par