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REDDITION DE CUDDALORE

autorités de Pondichéry eussent dû le savoir, qu’elle était ouverte du côté de la mer. Lally n’en savait pas plus en arrivant. Il consentit donc à accepter la capitulation que la garnison offrit le troisième jour, tandis que, s’il eût connu l’état du quatrième côté, il l’aurait probablement forcée à se rendre sans conditions[1].

Ce fut donc le 4 mai que Cuddalore se rendit. Avec cette capitulation commencèrent les premières difficultés de Lally, difficultés qui ne venaient pas de son fait. Sans doute il était en droit de croire que Leyrit, qui, depuis huit mois, différait l’expédition du fort Saint-David sous le prétexte qu’il était convenable d’attendre l’arrivée du commandant en chef, aurait employé ce temps à préparer les moyens de transport qu’il savait bien être indispensables. Ce n’était pas pour se reposer dans l’oisiveté que les deux plus beaux régiments de l’armée française et le plus actif de ses généraux étaient venus à Pondichéry. Leyrit savait cela, et cependant il n’avait pas fait le moindre préparatif. Quoique de grosses sommes fussent portées dans les comptes de Pondichéry pour des bœufs et des chevaux de trait, il ne s’en trouvait pas. Il n’y avait ni coolies, ni moyens de transport, ni même de guides. Cette difficulté ne s’était pas autant fait sentir pendant la première marche sur Cuddalore, parce que Lally, décidé à marcher et ne recevant aucun secours de Leyrit, n’avait pas hésité à requérir les habitants indigènes de la ville. Mais la coupable négligence de Leyrit et de ses collègues porta ses fruits quand Cuddalore fut pris, que le siège de Saint-David devint imminent, et que l’armée dut camper là pour attendre de Pondichéry des vivres, des munitions et des transports.

Lally, voyant l’impossibilité absolue d’entreprendre un siège avant d’avoir organisé un service de transports, et convaincu, surtout par la présence de la flotte victorieuse à Madras, de la nécessité d’agir avec la plus grande promptitude, retourna à Pondichéry immédiatement après la prise de Cuddalore, dans le but d’éveiller chez les autorités le sentiment de leur devoir et de leur position, et

  1. Cuddalore avait une garnison de trente fantassins européens, vingt-cinq artilleurs également européens, quatre cents Cipayes et quelques Lascars. Il lui fut permis de se retirer au fort Saint-David.