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DERNIÈRE LUTTE

de participer à une attaque combinée sur Madras, au lieu de retourner à l’Île de France. Après trois jours de repos à Trivalore, l’armée gagna, le 18, Karical, qu’elle trouva bloqué par la flotte anglaise. Lally arriva avec une partie de ses forces à Pondicbéry le 28.

Pendant ce temps d’Aché, qui avait quitté la rade de Pondicbéry le 28 juillet, avait rencontré la flotte anglaise le Ier août devant Tranquebar ; après deux beures d’un engagement sérieux, dans lequel il perdit beaucoup d’hommes, il fut lui-même blessé, et éprouva de graves avaries ; il ne dut son salut qu’à ce que ses navires étaient très-bons voiliers. Il arriva le lendemain à Pondicbéry, et ayant appris que les Hollandais avaient laissé capturer un navire français dans leurs eaux par l’escadre anglaise, il saisit en représailles un navire hollandais qui naviguait aux environs de Pondichéry et à bord duquel il trouva trois lakbs de roupies en or ou marchandises. Ensuite, de crainte d’une attaque des Anglais, il se rapprocha de son escadre sous les canons de la ville.

Il était dans cette position lorsque Lally arriva le 28 ; la colère de celui-ci fut vivement excitée par ce qu’il appelait la conduite pusillanime de son collègue maritime ; mais elle s’accrut encore lorsqu’il apprit que les remontrances de d’Estaing avaient été inutiles, et que d’Aché était résolu, non-seulement à décliner toute nouvelle lutte avec les Anglais, mais encore à abandonner la côte. Ce fut en vain que Lally offrit de le renforcer d’autant de soldats qu’il voudrait, afin qu’il pût rencontrer de nouveau les Anglais, tandis que lui, Lally, marcherait sur Madras ; en vain le Conseil, unanime pour cette fois, entreprit de lui démontrer la nécessité de prolonger au moins son séjour sur la côte. Il s’obstina à ne plus vouloir courir aucun risque ; la seule concession à laquelle il consentit fut de débarquer cinq cents de ses marins pour augmenter les forces de l’établissement. Puis, le 2 septembre, il fit voile pour l’Île de France. La flotte anglaise n’ayant plus d’antagoniste, séjourna encore trois semaines devant Pondicbéry, pour retourner ensuite à Bombay.

La capture du bâtiment hollandais, quelque blâmable qu’elle pût être, avait cependant eu pour résultat satisfaisant de procurer