Aller au contenu

Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus grande quantité, j’ai doublé, triplé, quadruplé le nombre de mes pratiques, ces dernières semaines ; j’ai exécuté trente-cinq transformations blondes et vingt-neuf de nuance châtain, pour coiffure de demoiselles. Mes garçons se rendent chaque matin là-bas, où ils font la barbe et la tête de ces messieurs… M. Pascal a les pourboires généreux. Bref, l’interdiction prononcée contre lui me vaudrait un déficit énorme… Moi aussi, je m’avoue partisan de la conservation.

À Fontan, succéda le conseiller Ginest, un gros homme rougeaud. Ginest gronda d’une voix de rogomme :

— On a donc juré ma mort, tonnerre de Dieu ! Il ne suffit plus des ligues antialcooliques, des fabriques d’eaux minérales, des régimes d’arthritiques, pour perdre mon métier de négociant en vins : voici maintenant que vous voulez chasser mon meilleur chaland ? Ce n’est pas gentil, monsieur le magister. Pascal m’a chargé d’entretenir sa cave : et je vous donne ma parole ce n’est point une petite affaire. Oh ! les braves jeunes gens… Comme