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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/190

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ils vident allégrement mes pièces de vieux bordeaux, mes tonneaux de chambertin et mes bouteilles de Champagne… Il n’entre pas un échantillon de source purgative dans cette maison-là : ils savent trop le prix de leur santé et craignent de se débiliter. Réellement, monsieur le magister, vous ne manquerez pas de cœur au point de tracasser les derniers bons vivants qui possèdent encore la science du Boire !

Ginest s’arrêta, à bout de souffle. Alors, le conseiller Martin, un mince Provençal aux longues mains délicates, gémit sur un ton plaintif :

— Monsieur le magister, je suis l’unique pédicure de Montfleuri-les-Pins : seul, le défaut de concurrence me permettait de subvenir à mes besoins, tant les habitants du pays se désintéressaient de leurs pieds. Depuis la fondation de la Maison Pascal, ma situation est devenue si prospère que j’ai été forcé d’engager six aides à mon service. En sus de mes nouvelles clientes, je suis attaché à la villa Pascal, au même titre que le conseiller