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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/191

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Fontan : lui s’occupe de la tête ; moi je fais tous les pieds de ces messieurs. Que l’on défende l’exercice d’une industrie inédite, et je connais derechef le marasme où je croupissais : ces messieurs quittent la contrée, ces demoiselles retournent à leurs oignons ; moi, je reste gros-Jean avec une demi-douzaine d’employés sur les bras ! Monsieur le magister, un bon mouvement : ayez pitié d’un pauvre pédicure !

Le conseiller Le Ray, directeur des grands magasins de nouveautés Aux Galeries Montfleuriennes, dit posément, fermement — imbu de l’autorité que lui octroyait sa position florissante :

— Monsieur le magister, l’heure est grave : nous agitons un sujet d’une importance nationale…

Onésime Champion s’indigna :

— Cette immonde maison ! Vous la décrétez d’importance nationale !

— L’administration de la voirie l’est également, monsieur le magister, rétorqua doucement Le Ray ; les malpropretés d’une ville