Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/242

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son, vous ne pourrez résister à sa volonté ; vous serez contraint d’accepter ce que vous m’aviez refusé : votre départ d’ici… je vous sentirai restitué à la vie normale, libéré d’une aventure honteuse ; et ça me consolera de ne plus vous voir.

— Si vous parlez ainsi, c’est que vous ne m’aimez guère.

— Je vous aime assez pour oublier de penser à moi : j’envisage votre intérêt avant mon chagrin.

— Le véritable amour n’admet pas la séparation, Lily.

— Nous avons raison tous les deux, mon ami, malgré notre contradiction apparente : à l’école de la passion, l’homme accroît son égoïsme et la femme apprend le dévouement Nos propos respectifs prouvent donc que nous sommes très épris.

— Sitôt qu’Antony m’eut quitté, je commençai de m’habiller pour fuir avec vous sans attendre l’arrivée de mon père… Vous, hélas ! vous ne songez qu’à me rejeter sous sa tutelle.