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Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/280

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aura réintégré l’hôtel de ville, ou je le déshérite…

Le docteur protesta énergiquement :

— Ah ! non !… Tu en as de bonnes, toi ! On voit bien que tu ne cours pas depuis une dizaine d’heures après tes amis… Je suis fourbu, mon cher ; je suis éreinté, aplati, exténué… Et puis, j’ai oublié de dîner : c’est ta faute… Je meurs de faim ; moi qui enjoins à mes clients d’observer la régularité dans leurs repas, sous peine de maux terrifiants ! Non : je ne m’en irai pas avant d’avoir soupé convenablement ! Souper : quel rêve ineffable ! Il me semble humer déjà une odeur de bisque et de langouste…

— Eh bien ! soupons, concéda le magister, mais après…

— Après, continua le docteur, je compte me coucher. Le lit le plus dur sera moelleux à ma fatigue.

— À ton aise… Nous nous passerons de toi. Laurenzi et moi prendrons le prochain train.

— Je ne t’engage pas à cela, répliqua An-