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Page:Marais - La Nièce de l'oncle Sam (Les Annales politiques et littéraires, en feuilleton, 4 août au 6 octobre), 1918.djvu/120

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on perçoit rarement la passion d’une profonde tendresse. Puis, tout à coup, une crise intime l’incite à se révéler avec la promptitude foudroyante des éclosions spontanées. Elle est semblable à ces plantes grimpantes dont les lianes presque invisibles rampent lentement, le long d’un mur : durant des semaines, des mois, leurs festons verts se confondent avec la pierre moussue ; on ne voit point que la chaîne végétale s’étend, s’attache, s’enroule et se cramponne solidement. Un beau matin, les corolles s’épanouissent toutes à la fois : et, subitement, le mur se trouve enfermé dans la prison fleurie des volubilis.

Ainsi, l’affection fraternelle de Laurence s’épanouissait brusquement, enserrant son cœur de ses rameaux indestructibles. Elle entrevoyait le but de sa vie future : la famille… La famille ne remplace pas l’amour et ne fait pas oublier la mort, mais elle s’impose à nous avec