wicked !
Jack Warton intervint :
— Cette opinion ne peut vous être personnelle, Bessie… Vous n’êtes jamais allée en Europe. Vos idées s’inspirent des calomnies germaniques.
— Oh ! vous… On sait que vous aimez les Françaises, fit la jeune fille avec une pointe d’aigreur.
Elle reprit, s’adressant à ses amies :
— Je propose que nous fondions une ligue contre l’inconstance masculine…
On l’approuva bruyamment. Ses réflexions avaient touché au vif les jeunes filles présentes.
Le docteur Warton remarqua en riant :
— J’admire l’intransigeance des fiancées américaines… Elles se permettent tout, mais elles ne tolèrent pas le plus léger flirt chez leur fiancé.
— Ce n’est pas la même chose, rétorqua Bessie avec supériorité.
Sans plus s’expliquer, elle continua :
— Tenez… Le Herald de ce jour publie la reproduction d’un article d’un chroniqueur parisien, M. Maurice de Waleffe, qui propose tout simplement que chaque intérieur français reçoive un filleul américain ; l’intention, en soi, est correcte ; M. de Waleffe n’a pour but que de rendre l’illusion du home à ces soldats isolés. Mais combien sa combinaison sera dépassée en pratique !…
— Cette question vous intéresse, décidément, remarqua ironiquement Dora.
Bessie avoua avec franchise :
— Croyez-vous que je sois enchantée de voir Jack m’annoncer tranquillement son départ pour l’Europe ? Quelles aventures l’attendent, dans cette ambulance lointaine ?
— Mais vous êtes jalouse, Bessie ! dit