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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/119

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du Thulette qu’il connaissait. Immédiatement Annie et Maud Scott avaient accaparé d’autorité la jeune Thérèse qu’elles emmenaient au tennis, escortées du marquis Yuerta, l’éternel compagnon des jeunes filles. Cependant d’aimables inconnus, porteurs de noms très difficiles à retenir, entreprenaient une conversation, panachée de tropes métèques, avec Louise de Tresme. Inopinément plongée dans ce bain d’exotisme, la baronne ressentait l’impression de se trouver transportée tout à coup sur la ligne de l’Équateur, à mille lieues de la France, mais elle se rassérénait en songeant à sa fille : « Dans cette atmosphère nouvelle qui respire la joie de vivre et le goût effréné du plaisir, Thérèse ne peut manquer de prendre enfin une allure plus délurée ». Souriant de tendresse au penser des félicités qu’elle se forgeait, elle s’excusa auprès de ses connaissances récentes et remonta dans son appartement, recrue de fatigue mais énivrée d’espoir.

Elle redescendit à l’heure du thé. Un lot de vieilles dames dévoraient toasts et gâteaux à beaux rateliers, occupant toutes les petites tables disposées autour du salon rectangulaire ; au centre, des couples dansaient sans