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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/125

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Lorsqu’elle parut, délicieusement provocante, la partie s’arrêta net. Le comte Kolding et le marquis Yuerta détaillèrent l’arrivante avec une complaisance qu’ils ne songeaient même pas à cacher.

Elle portait une robe en peau de soie gris fumée, curieusement dentelée par le bas, et dont Annie Scott nota tout de suite l’audacieux corselet-brassière en velours rouge brodé de bizarres dessins gris :

— Aoh ! pretty, véritablement ! I say, demanda l’Américaine à son partenaire, ce sont des choses de quelle contrée ?

— C’est de l’art bulgare, répondit l’Espagnol distraitement, mais les couturières françaises le baptisent roumain, par pudeur.

Il n’ajouta rien, fasciné par le charme langoureusement oriental de Fanny que soulignaient un collier de sequins, des bracelets d’or vert, un grand pendentif aux scarabées d’Égypte en turquoises mortes…

Dans la mémoire du comte Kolding chantaient des versets enamourés du Cantique des Cantiques… « C’est le narcisse de Saron, c’est la rose de la vallée ». Et il songeait, avec un désir mêlé de crainte superstitieuse ; « la cour-