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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/209

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aux complaisances de son examen ; elle fourragea son armoire à linge et parvint à y découvrir un maillot léger (une de ces chemises-maillots comme on en portait jadis sous les robes collantes.) Elle l’enfila, telle la main se glisse dans un gant. Puis, s’asseyant devant sa coiffeuse, elle défit ses cheveux, et les natta en une tresse serrée qu’elle tortilla, chignon plat, sur l’occiput. Après ces préparatifs bizarres, elle ouvrit une grande boîte, apportée l’après-midi par le couturier, et en retira successivement une perruque blonde à cheveux courts partagés par une raie médiane, qu’elle ajusta solidement sur sa petite tête ; des escarpins vernis à hauts talons, garnis intérieurement de talonnettes qui la firent paraître beaucoup plus grande, enfin un impeccable habit noir taillé à sa mesure.

Ainsi costumée, Fanny ressemblait à un trop joli adolescent efféminé. Son gilet blanc s’arrondissait bien de façon quelque peu anormale et les basques de son frac se renflaient avec une aimable exagération, mais ces détails révélateurs disparurent sous l’ample domino de soie rouge à revers de satin blanc qu’elle jeta sur ses épaules. Elle compléta son traves-