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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/217

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entourer que de prévenances gentilles qu’il semblait, d’ailleurs, implorer ce soir comme une extrême faveur.

Mademoiselle Thulette se réjouissait d’avance de la répulsion épeurée qui, forcément, allait secouer sa pure rivale, devant le spectacle bouleversant d’un comte Kolding violent, débridé, si douloureusement différent de l’idéal naïf auquel rêvent les jeunes filles.

— Mais non, mais non, répliqua-t-elle avec un cynisme narquois, Mademoiselle Thulette n’a été pour moi qu’un divertissement passager. Je n’ai jamais aimé que vous, Thérèse.

— Bien vrai ?

— On va vous le prouver !

En même temps, elle serra d’un geste impérieux les frêles épaules de la jeune fille et lui écrasa les lèvres sous un baiser goulu. Elle murmura des mots alarmés ; il récidiva, plus violent encore. Et, déjà terrifiée par cette brutalité inconnue, Thérèse ne put retenir un cri d’effroi quand le pseudo-Kolding, pour couronner son personnage, osa, lascif, un geste dont la grossièreté salissante écœura la malheureuse enfant.

Son rôle terminé, Fanny s’esquiva du cabi-