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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/218

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net particulier après un dernier regard impitoyablement amusé sur le visage de sa victime anéantie, livide, dont les yeux s’agrandissaient d’épouvante.

Pauvre Thérèse, comme sa bouche mignonne tremblait !…

Enchantée d’avoir mené à bien son sketch libertin. Mademoiselle Thulette rentra dans le bal masqué qui, pour parler comme les comptes rendus du Petit Monégasque « battait son plein ». Elle aperçut sous un palmier le marquis Yuerta ripostant allègrement à deux agiles dominos roses qui le criblaient de lazzis taquins. Elle s’approcha du groupe, saisit l’Espagnol par le bras et l’entraîna vivement à l’écart, suivie par les regards intrigués de ses amies américaines. À l’abri d’une colonne, elle souleva légèrement son masque et décolla sa moustache ; Yuerta reconnut les yeux ardents, le nez fin, les lèvres sensuelles de Fanny. Il esquissa un geste de surprise, mais, posant un doigt sur sa bouche, le travesti chuchota gaminement :

— Mon cher, aux nouvelles que j’apporte,