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Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/219

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mironton, mirontaine, aux nouvelles que j’apporte, vos yeux vont s’alarmer. Mlle Thérèse de Tresme est seule, souffrante, dans le premier cabinet particulier qui se trouve à droite du buffet. Son fiancé vient de se comporter avec elle d’une façon si… si indigne, qu’elle en est encore toute malade.

— Comment ! Kolding ? Vous êtes sûre ? Qui vous l’a dit ?

— Je le sais… de première main.

Elle éclata d’un rire provocant qui donna beaucoup à réfléchir au marquis. Puis, toute illuminée d’une joie moqueuse, elle improvisa ce distique à la façon de Collin d’Harleville :

— Je vous sais, cher marquis, l’âme compatissante ; portez un réconfort à cette âme innocente.

— Mais, voyons, Kolding n’a pu…

— Hé, laissez donc là Kolding et ne vous inquiétez que de sa Thérèse. Vous devriez déjà être occupé à sécher les doux yeux de cette fillette en détresse. Elle est adorable quand elle pleure, heureux homme !… À vous, du moins, cher entrepreneur de ménagements, on n’a pas besoin de recommander la délicatesse… De la douceur ! de la douceur ! de la douceur !