Aller au contenu

Page:Marais - La Virginite de Mademoiselle Thulette.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

peine, il amenait le souvenir au contact de la situation présente :

— Pour sauver ma conscience, dites-moi, Mademoiselle, dois-je me taire… ou dois-je vous avouer que je suis… très coupable à votre endroit ?

Fanny, interloquée, répondit :

Je ne comprends pas.

Bergeron s’écria, affectant une grande contrariété :

— Aussi, pourquoi ne m’avoir pas déclaré tout de suite : « Le jeune homme en question se nomme Edvard Kolding !… » J’eusse refusé immédiatement d’entendre votre confidence. Mais vous m’avez tout révélé, sauf le nom du de cujus.

Fanny commençait à s’inquiéter. Un trouble pressentiment l’assaillit, comme un bourdon bouscule une fleur. Elle demanda : :

— Vous connaissez Edvard, monsieur ?

Bergeron, se découvrant un imprévu talent de comédien, prit un ton affligé :

— Ah ! Mademoiselle… Que c’est difficile à dire… Voici la cause du tourment qui me paralyse : Je suis le père, ou presque… C’est-à-dire que, tout en n’étant pas son père, je la chéris