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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/182

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cents kilomètres qui nous sépareraient demain…

L’atmosphère même où nous étions exacerbait cette sensation d’oppressement : le temps tournait à l’orage. Il ne pleuvait plus, mais des grondements de tonnerre éclataient avec fracas, répercutés par l’écho des collines environnantes.

Les bois s’assombrissaient sous le ciel noir. Un mouvement pressé d’ailes fuyantes agitaient les feuilles ; des bandes d’oiseaux rasaient le sol. Et l’on entendait un frémissement confus, continu, proche et lointain ; venant on ne sait d’où, des bêtes ou des branches ; comme si la forêt tout entière se fût mise à trembler.

— J’ai peur, chuchota Geneviève.

Elle était pâle ; et ses lèvres se crispaient nerveusement. Ainsi que la plu-