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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/218

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tir que, quoi qu’il arrive (car, en amour, on doute toujours un peu l’un de l’autre) en dépit de vos sentiments, même si vous vous détachiez de moi, il reste en mon être une petite réalité de vous. La joie humaine m’est révélée pour devenir aussitôt un effroi et un remords… Philippe, n’est-ce pas injuste ?… J’ai beau m’interroger et me tourmenter éperdument, je ne parviens pas à éprouver, de mes pensées et de mes actions, une horreur suffisante pour croire mériter le châtiment qui m’accable. La peine me semble si disproportionnée au mal que je me juge moins coupable à force d’être tant punie… J’ai peur… Je ne sais à quoi me raccrocher. Je n’ai, devant les yeux, que des éventualités plus redoutables les unes que les autres. Je me fais