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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/219

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l’effet d’une bête prise au piège qui se débat et se meurtrit en vain, sans pouvoir s’arracher à l’embûche… Si, seulement, vous étiez là, mon ami…

« Mais non, jusqu’au bout, mon sort aura je ne sais quelle ironie lugubre ; et vous — vous qui êtes tant pour moi, tout : le triste bonheur et le cher malheur de ma vie — vous voilà forcé par les conventions sociales de me laisser souffrir, de loin, sans paraître y compatir : tandis que, dans mon grand cri d’appel, je ne sais pas comment vous appeler… je garde, malgré moi, envers vous, une retenue inconcevable — hélas ! nous avons été unis avant d’être intimes ; — et ces lèvres qui se sont données n’oseraient même pas vous tutoyer, vous, mon seul ami… »