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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/227

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Elle me demandait conseil, à moi… sans s’attarder aux vaines récriminations.

D’où lui venait cette étrange mansuétude ? Était-ce le sentiment de son impuissance, une dignité de ne point se lamenter sur l’irréparable, le regret de n’avoir pas su le prévoir ; ou, plus simplement, son immense affection pour sa fille dont je représentais le bonheur, le destin, tout l’avenir ?…

Toujours est-il que cette faiblesse touchante m’émut autrement que des reproches amers. Je sentis mes yeux se mouiller ; et, transporté de respect, de pitié et de remords, je saisis la main de Mme Renaud, j’y posai mes lèvres, en répétant à plusieurs reprises :

— Madame, pardonnez-moi… ayez