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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/257

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— Tu me dois obéissance et je t’ordonne de me suivre.

Je vais m’écrier… mais il me coupe la parole, d’un accent énergique :

— Tais-toi !… Tu n’es qu’un enfant et tu ne peux pas comprendre.

— Je comprends que tu vas commettre une infamie si tu oses m’arracher à mon foyer par la contrainte. Dans deux ans, je serai majeur : si je ne suis plus un enfant à vingt et un ans, ne suis-je pas un homme à dix-neuf ans !

Mon père reste surpris de ce ton agressif : j’étais si déférent, jadis !…

Il ne se fâche pas. Il réplique presque tendrement :

— Oh ! Mon pauvre Philippe… tu me crois impitoyable parce que j’exige ton salut. Tu te débats dans une eau trouble,