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Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/258

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chacun de tes efforts t’enfonce un peu plus ; et tu cries que je t’assassine, quand je te donne un coup de poing pour t’étourdir afin que tes mouvements ne m’empêchent plus de te ramener à la surface… Je ne veux pas t’entendre, je ne veux pas savoir… Je ne connais qu’un but : mon devoir paternel ; qu’un fait : tu es sur le point de te noyer… Je te sauve. Tant pis pour les autres. Nous raisonnons tous ainsi, nous, les parents… Vois cette femme : tout à l’heure, pour défendre sa fille, elle trouvait des paroles identiques ; du jour où nous avons engendré, notre cœur se dédouble et nous vivons dans notre seconde chair… Va : donne-toi toute licence, soulage-toi, déteste-moi ce soir, mon pauvre petit… Plus tard, tu me demanderas pardon ;