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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/125

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lage, brille dans ses prunelles, miroite au reflet de ses cheveux bruns, et dessine sur sa joue diaphane le réseau tremblant d’une dentelle d’ombres portées.

De temps en temps, elle m’épie, d’une œillade furtive. Paul aussi, paraît l’intéresser. C’est l’ami de Nicole ; il la préoccupe, comme tout à l’heure le père de Sylvie éveillait ma curiosité. Nous éprouvons le sentiment de ces inconnus, qu’une minute brève rapprocha, que l’heure d’après sépara ; et qui, se retrouvant, par hasard, ailleurs, rêvent mélancoliquement, aguichés et attristés, devant le mystère de leurs vies privées…

Une boucle de cheveux détourne mes pensées : mobile et rebelle, elle chatouille ma tempe, agaçante comme un vol de mouche. Le vent l’agite, la promène, sur mon front, sur mes cils… Dieu, que c’est énervant ! Je me lève.

— Paul, je vais me recoiffer ; tu vois cette mèche qui tombe… Elle m’exaspère.

Je traverse le jardin, rythmant involontairement mes pas aux temps de la musique tzigane.

J’entre dans le cabinet de toilette, orné de glaces et de portes numérotées. Et j’arrange