Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’en suis tellement déconcertée que j’oublie de me coiffer, immobile, pétrifiée.

Affalé sur des coussins, Paul médite, le regard sombre. À la fin, il s’écrie :

— Oui, mais comment sauver Landry ?… Ses adversaires sont inattaquables. Corrompre Renaudel ?…

— Corrompre !… Tu veux dire : le désintéresser ?

Sans prendre garde à mon interruption, Paul continue :

— Impossible. Le pot-de-vin qu’il a dû recevoir d’autre part est probablement formidable. Au dessus d’une certaine somme, on devient honnête homme, et l’on se révèle inaccessible à la trahison : elle ne rapporte plus assez.

Il gronde, exaspéré :

— Et dire que je suis sûr que Colin n’est point fautif en cette sale affaire !

— Alors, rassure-toi… Il sera impossible de le condamner.

— Tu crois ça, âme simple ? Penses-tu que les juges puissent discerner quelles sont les opérations licites, et les autres ? Ils ne sont pas plus financiers que toi. Et quand le parquet s’avise d’éplucher les comptes d’un petit éta-