Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Hein ? Bouvreuil ?

Je sursaute d’étonnement. Paul perdrait-il la tête ? J’insiste :

— À quel propos t’en prends-tu à Bouvreuil ?… Puisque c’est Renaudel, le plaignant.

— Mon petit, Renaudel est un homme de paille. Un pauvre diable, incapable matériellement d’être l’actionnaire d’une société financière. On lui a fourré ses titres dans la main le jour qu’il porta plainte, et on lui a même fourni la somme qu’il dut verser au greffe. Renaudel est un faux plaignant. Tout vient de l’Agioteur.

— Il me semble que cela peut se prouver, ça. Si on déposait une contre-plainte…

— Bah ! La raison du plus fort… Ce Jules Bouvreuil jouit d’une influence terrible.

— Toi aussi, Paul, tu es puissant.

— Ma seule force, c’est l’argent. Lui en a également, autant que moi. Par exemple, ce que je possède et qu’il n’a point, ce sont les scrupules : la partie est inégale. Je la jouerai quand même… Tant pis !

Je retire ma chemise pour la remplacer par une combinaison pantalon : un amour de dentelles enrubannées. Nue, je me contemple devant la