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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/155

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glace : j’ai un corps svelte et charnu d’Anadyomène ; une peau blanche, blonde, rosée ; une chair élastique et ferme ; les reins souples ; les seins en coupes ; les hanches pleines et le ventre plat. J’ai comme un vague pressentiment que toutes ces petites choses précieuses ont infiniment plus de valeur que les actions de la banque Landry Colin…

J’interroge Paul en attachant mes jarretelles :

— Quel intérêt eut Bouvreuil à commettre cette iniquité ?

— Deux raisons majeures : la nécessité de se débarrasser d’un obstacle, et l’occasion d’un bon coup de Bourse…

— Détaille…

Paul s’embarque dans une histoire très embrouillée, cite des chiffres, emploie des expressions affolantes : report, émissions, extension économique, hausse et baisse, mines d’or : ça me produit le même effet que, toute petite, quand je prenais une leçon d’arithmétique et que je ne parvenais pas à résoudre un problème diffus ; mon institutrice me bourrait la tête de termes analogues : densité, dividende, lingot d’or… Oh ! Sainte terreur du calcul… Je coupe le discours de Paul :