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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/156

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— Je t’en supplie : parle-moi une langue que je comprenne !

Alors, lui, tout d’un trait :

— Écoute : tu as vu, des fois, un dogue et un mâtin guigner le même morceau. Qu’en résulte-t-il ? Bataille. C’est le vainqueur qui happe la belle viande. Eh bien, voilà ! Landry Colin gênait Bouvreuil. Bouvreuil a fait coffrer Colin pour manger à lui seul la côtelette que tous deux se disputaient.

— J’ai saisi, à présent. Et le coup de Bourse ?

— Encore plus simple : Bouvreuil a profité de ce qu’il connaissait le jour de l’arrestation d’avance, pour vendre les valeurs de Colin au plus haut cours, et les racheter quand elles sont tombées à plat.

— Bon ! Ça recommence à devenir inexplicable… Je croyais que c’était en faisant l’opération contraire — acheter des titres et les revendre à un cours supérieur — que l’on avait un bénéfice ?

— Pas dans ce cas. Exemple : tu vends 1.000 francs, à un monsieur, un objet qui ne vaudra plus que 10 francs après-demain. Si tu n’achètes, en réalité, cet objet que le jour où il subit sa dépréciation, tu as gagné la diffé-