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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/203

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quand j’ai songé que je vous connaissais, cependant, que j’avais été chez vous… j’ai éprouvé un plaisir tout particulier, très vif, un tantinet vilain, — ainsi qu’un enfant se réjouit à l’idée d’une niche…

J’adore la manière ingénue dont elle analyse sa perversité inconsciente, presque innocente.

Et je questionne de nouveau, en coquette qui recherche les compliments :

— Vous vous tenez si attentivement au courant du procès !… Ça vous amuse donc, l’Affaire Colin ?

— Oh ! Dieu, non. Les comptes rendus sont trop embrouillés, ils s’étendent sur des sujets que j’ignore. Et je n’ai garde d’interroger mon père : il est tellement absorbé, à son retour du Palais. Non, l’Affaire Colin ne m’amuse guère… Je m’y intéresse parce que vous y êtes intéressée.

Malgré l’attrait que je trouve à notre causerie, à la promenade apaisante, je ne puis m’empêcher d’être désagréablement atteinte par cette dernière phrase : Ainsi, le scandale a déjà pris une telle importance que l’on cite à présent mon nom dans les discussions : je suis