Aller au contenu

Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est arrivé. À force d’intriguer, d’insister, je suis parvenu à obtenir de mon futur beau-père la mise en liberté provisoire de Landry Colin ! J’ai eu un peu de mal. Le juge l’avait déjà refusée une fois…

Julien paraît déçu : je persiste à me taire ! Dame ! Moi, je ne saisis pas bien l’intérêt de Paul dans cette circonstance, et je me soucie peu que Landry soit chez lui plutôt qu’en prison, du moment que l’affaire reste la même : c’est le sort de Paul qui m’occupe, non celui de Landry. Et puis, je pense à Sylvie.

Julien fait une figure si désolée, que je finis par dire :

— Je suis très sensible au dévouement que vous me témoignez…

Il me regarde profondément, et répond en prenant ma main :

— Ce n’est rien, Nicole. Le dévouement compte, lorsque celui qui en est l’objet ne trouve pas les mots qui disent : merci… Mon impuissance à vous obliger comme je le souhaite, vous empêche de sentir la volonté qui m’anime… Quelle dérision !… Dès que l’on aime, on se figure qu’on va pouvoir accomplir des choses extraordinaires pour Elle ; on rêve