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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/223

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Bernard — que je déteste — et cela, parce que leur parti est le vôtre, qu’à cette Sylvie que vous me jetez tout le temps à la tête !

— Je vous montre le chemin de votre avenir. À quoi bon vous acharner ici ? Ma vie est faite ailleurs.

— Vous jouez un jeu de coquette. Pourquoi m’avoir encouragé ?

— J’étais méchante à ces instants-là ; aujourd’hui, je m’efforce de parler comme je dois. Oh ! Julien, comment parviendriez-vous à discerner les raisons incohérentes qui se heurtent dans ma tête et me guident à tort et à travers : je ne m’y retrouve pas moi-même. Je songe trop aux choses… La seule minute où une femme est capable de se comporter avec logique, c’est lorsqu’elle agit sans réfléchir. Je désire à la fois vous éloigner d’elle, parce qu’elle serait malheureuse avec vous, et vous ramener sincèrement auprès d’elle, puisqu’elle se désole quand vous n’êtes pas là…

— Encore un coup, que signifie cette sollicitude étrange pour une inconnue ?

— Ma répulsion à vous voir accepter si légèrement une situation fausse… et malhonnête…