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Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/227

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— Eh bien ! Je suis accouru pour vous féliciter. Mes compliments, Nicole, vous avez fait une jolie besogne.

— De quelle besogne entendez-vous parler ?… De celle que vous m’avez proposée ?

— Comment, petite malheureuse !… Je vous témoigne assez de confiance pour vous mettre un jour dans le secret de ma situation ; je vous avoue mes perplexités, mes appréhensions. Je vais jusqu’à vous révéler que l’homme qui peut seul me tirer d’affaire, semble glisser entre mes doigts, tenté par les propositions de l’adversaire ; qu’il est urgent de l’enchaîner plus solidement — l’amitié est une vieille ficelle qui se rompt si facilement ! — Je suppose qu’au cou d’un viveur impénitent, le collier fragile de deux bras blancs sera l’attache de Nessus. Vous me promettez tacitement votre concours… Et pour aboutir à quoi ? À exaspérer Léon Brochard à tel point (en lui jouant un de ces tours de coquette qu’un homme ne pardonne jamais) qu’il passe, du coup, à l’ennemi, autant par dépit que par intérêt.

— Qui vous a raconté ?

— Que vous importe la façon dont j’ai appris ça : je le sais, voilà tout.